L’appropriation

Suis-je animée par MA respiration ou par LA respiration ?

C’est MON problème, MA blessure, MES peurs, MA fille (AUCUN lien avec les exemples précédents !!!), MA toux, MON manque, MES envies, MON chauffeur de bus, etc.
S’approprier des états, des mal-être, des personnes, en faire SA chose, etc.

Vivre dans la dualité : MOI et les AUTRES.

Le petit enfant passe du TOI à MOI, et la psychologie classique dit que par cela il devient conscient de lui… ou de la différence. Puis l’adolescent / le jeune adulte peut exprimer à son père / à sa mère, dès son premier amour „plus sérieux“, de ne plus l’appeler MON fils, MA fille.
Faites l’expérience, juste 30 minutes dans une journée, d’être conscient/e le nombre de fois que vous exprimez cette appropriation – MA, MES, MON – cette appartenance, cette „possession“… édifiant !

Si une maladie se présente et que partout vous parlez de MA maladie, vous la faites vôtre… comment voulez-vous ne plus l’avoir ?

Anecdote : Marie et Paulette se téléphonent, et Marie, prévoyant une sortie avec Paulette tout en sachant que celle-ci doit se rendre quelque part, lui demande : „Il est à quelle heure TON enterrement ?“ ?

Suis-je animée par MA respiration ou par LA respiration ?

En parlant de soi-même, nous pouvons parler de NOS poumons ou DES poumons, DU cœur ou de MON cœur.
Tout comme d’autres font une différence entre EXPIRATION et INSPIRATION. Par exemple, Carole dit : „MON inspiration est comme ceci, alors que L’expiration est comme cela“. Par contre, Robert dit : „L’inspiration est comme ceci, alors que MON expiration est comme cela. Pour Pascal „MON inspiration est comme ceci, alors que MON expiration est comme cela“, et pour Dominique „L’inspiration est comme ceci, alors que L’expiration est comme cela.
Anodin, hasard ? Que nenni. Dans ce blog de janvier 2020, quelques pistes.
Et pour vous, lecteur, est-ce l’inspiration ou l’expiration qui manifeste l’appropriation ? Quelle phase est faite „sienne“ – avec toute la tension subtile dans le corps dès qu’il y a possession – et son corollaire tout aussi subtile “peur de perdre”, quelle phase est dans le lâcher prise et le flux ?
Êtes-vous dans l’accueil total ET NEUTRE de ce qui vient (l’inspiration) et le lâcher prise total ET NEUTRE (pléonasme…) de ce qui sort (l’expiration) ?
Également pour les différents organes qui constituent l’humain : nous parlons plus volontiers de NOTRE cerveau alors que nous dirions plutôt LA vessie, par exemple.
Dualité, séparation. Et non-unicité, un TOUT.
Cela peut se travailler corporellement, car le geste lié ET conduit par la respiration permet au corps de retrouver cette unicité, cette fluidité, cette harmonie du tout. Sans séparation. C’est déjà un grand pas ! Dans la sensation et l’intégration par le corps, le cerveau peut enregistrer ensuite de nouveau schémas.
Observez, constatez !